Prévenir et détecter la fraude dans un contexte de risque accru

Dans le contexte de la pandémie, les spécialistes de la fraude s’attendent à une recrudescence des fraudes financières.

L’AFC (Anti Fraud collaboration) a mené une étude sur les sanctions appliquées par la SEC sur des opérations de comptabilité et d’audit réalisées entre 2014 et mi-2019. L’AFC est un organisme fondé en 2010 par des associations représentatives de la chaîne du reporting financier aux Etats-Unis. A savoir le Center for Audit Quality (CAQ), Financial Executives International (FEI), l’Institute of Internal Auditors (IIA), et la National Association of Corporate Directors (NACD).

Il en ressort que même dans une période de relative stabilité économique, des opportunités de fraude sont clairement visibles. Le risque est d’autant plus accru en période de pandémie. Tous les acteurs de la chaîne de la finance, en interne et au sein des cabinets d’audits, sont donc appelés à la plus grande vigilance.

La fraude la plus fréquemment identifiée entre 2014 et 2019 consistait en une mauvaise comptabilisation des revenus. Une pratique deux fois plus répertoriée que d’autres actions frauduleuses, comme par exemple la manipulation des réserves comptables, une déclaration d’inventaire erronée ou encore de mauvaises dépréciations.

Les professionnels de la finance sont incités à faire preuve de scepticisme et à évaluer plus régulièrement les risques de façon quantitative et qualitative. Une évaluation annuelle n’est plus suffisante. Détecter ces pratiques passe par une surveillance du ton employé par la direction générale de l’entreprise et son management intermédiaire. Car la culture d’entreprise, ainsi que la pression interne, ont un fort impact sur la fraude.

Enfin, l’analyse de données peut mettre en lumière des pratiques de fraude. Les auditeurs peuvent ainsi analyser des jeux de données complets plutôt que se limiter à des extractions de bases de données. Certains auditeurs n’hésitent pas à inclure dans leurs analyses les commentaires publiés en ligne par des clients, afin d’évaluer la précision des réserves passives. Ainsi, les auditeurs conduiront des analyses plus poussées si une entreprise a prévu peu de réserves alors que les avis sur ses produits sont majoritairement négatifs.