Nouveau motto du DAF : « Faire plus avec moins »

Quand on parle de l’évolution des métiers de la comptabilité et de la finance, un raccourci trop rapide est souvent fait entre le rôle croissant des technologies et un besoin moindre de compétences humaines. C’est pourtant le contraire qui se profile à l’horizon, comme l’analyse l’expert-comptable anglais Joey Havens, partenaire du cabinet HORNE LLP, dans une tribune à destination de ses pairs.

La simplicité de la formule mérite explication. Car « faire plus avec moins » pour un expert-comptable ou un DAF veut dire que les tâches dévolues à ces professionnels ont changé, en partie grâce à l’automatisation. La relation avec les cabinets comptables a aussi changé car ceux qui ont embrassé l’automatisation ont aussi dû changer leur mode de facturation pour ne pas refléter uniquement le temps passé mais plutôt des services rendus et une responsabilité dans le respect de la conformité.

Il est aussi important d’envisager la transformation numérique des métiers comptables au regard de l’évolution de pans entiers de notre économie. Car l’accélération numérique va continuer au-delà de la période de crise actuelle. Les réunions virtuelles font aujourd’hui partie de notre quotidien, le télétravail bouscule les organisations et modes de management, mais aussi notre système éducatif et la formation des professionnels.

D’autres technologies comme l’Intelligence Artificielle et la blockchain ont connu ces derniers mois une accélération massive. La télémédecine qui depuis plusieurs années progressait dans ses pratiques et son cadre légal est désormais une réalité. L’accélération numérique est enclenchée dans tous les secteurs, tous les pays, et n’est pas prêt de s’arrêter.

La pandémie ouvre aussi de nouvelles opportunités pour les professionnels de la comptabilité et de la finance. Leurs compétences, connaissances et expériences sont précieuses pour aider entreprises et clients à se relever. Dans ce contexte, “more with less” voudra aussi dire qu’on attend des DAF qu’ils soient plus en mode anticipation que réaction, en particulier face aux évolutions réglementaires et aux plans de relance sectoriels.

Cette capacité d’analyse et de projection implique plus de simplicité et moins de complexité dans la façon d’analyser les chiffres, plus de collaboration avec des équipes de moins en moins physiquement présentes dans les mêmes bureaux, et enfin plus de résultats avec moins de temps.

L’automatisation nous amène ainsi à revoir notre rapport au temps passé sur les missions comptables. Alors que les rapports et analyses vont de plus en plus vers le temps-réel, c’est la qualité du conseil, son impact et la prise en compte des risques que seront valorisés par l’entreprise.