Industrie: pas d’analytique sans la finance et l’IT

Le secteur industriel vit lui aussi sa transformation numérique, notamment à travers l’adoption de technologies d’analytique. Une stratégie qui doit pouvoir s’appuyer sur de nouvelles ressources en technologie de l’information, mais aussi sur les métiers de la Finance.

Depuis 25 ans, une association internationale comme MESA (Manufacturing Enterprise Solutions Association) réunit fabricants, producteurs, leaders de l’industrie et fournisseurs de solutions pour promouvoir le « smart manufacturing » ou fabrication intelligente. Cette catégorie de fabrication utilise une fabrication intégrée par ordinateur, des niveaux élevés d’adaptabilité et des changements de conception rapides, des technologies de l’information numérique et une formation plus flexible de la main-d’œuvre technique.

Dans son dernier guide de bonnes pratiques, le “Manufacturing Analytics Guidebook”, MESA insiste sur l’importance de mettre en œuvre l’analytique non seulement pour gérer les opérations de production mais aussi améliorer la rentabilité. Une démarche qui nécessite l’implication de tous les départements de l’entreprise et particulièrement de travailler en partenariat avec les départements comptables. Ce qui reste rare dans le secteur industriel où la comptabilité est encore majoritairement considérée comme un obstacle ou une barrière au progrès.

Au cœur de la transformation numérique de l’industrie, on retrouve bien sûr des technologies clés comme l’IoT (Internet Of Things), le Big Data, l’analytique avancée. Mais c’est surtout au niveau des organisations qu’un changement reste nécessaire, avec plus de travail d’équipe, une démarche de décloisonnement et une approche innovante de la performance des organisations.

Cette stratégie pour développer l’analytique dans l’industrie peut s’appuyer sur un cadre organisationnel dont le focus est l’alignement et la coordination des départements IT, finance et production. Cet alignement s’appuie sur des données ce qui implique d’intégrer les systèmes d’information des différents départements.

Pour les départements finance, cette approche implique aussi de développer des compétences au-delà de la comptabilité et de la production de rapports. L’objectif : dépasser une vision de la production limitée aux coûts et aux stocks, pour aller vers une information financière de bout en bout intégrant le marketing, les ventes, le design, la production, la livraison et la satisfaction client.

La logique des systèmes d’information financière du secteur industriel a aussi besoin de changer, afin de pouvoir intégrer les données produites par les nombreux capteurs désormais intégrés aux systèmes de production. La notion de données en temps réel devient également de plus en plus critique, afin de nourrir différents scénarios prospectifs basés sur les données statistiques et analytiques. L’objectif des industriels est donc désormais de bâtir leurs « capteurs » financiers de mesure du chiffre d’affaires et de la rentabilité.