Impact économique du coronavirus : 3 horizons pour le DAF

Dans le contexte de la crise du coronavirus, les analystes du cabinet McKinsey ont compilé leurs conseils à l’attention des directions financières. Bien sûr, cette crise dépasse le cadre économique, mais l’ampleur du challenge pour les entreprises est sans précédent. Disposer de liquidités suffisantes pour assurer la continuité des activités est essentiel alors que certaines entreprises ont perdu jusqu’à 75% de leurs revenus en un trimestre. Les DAF ont un rôle clé à jouer pour assurer la santé financière de l’entreprise mais aussi sa résilience organisationnelle. Les conseils de McKinsey abordent la crise selon trois horizons : la sécurité immédiate et la survie de l’entreprise, la stabilisation à moyen terme dans l’anticipation d’un « nouvel état normal », et la préparation à long terme de stratégies ambitieuses pour la reprise économique.

Alors que bureaux et points de vente ont dû fermer et que les chaines logistiques sont perturbées, la priorité est d’optimiser les réserves de liquidités de l’entreprise. Cela implique également une vigilance accrue sur les créances et les lignes de crédit disponibles. L’analyse financière sera mise au service de la surveillance de seuils de liquidités en fonction de différents scénarios d’évolution de la crise.

L’enjeu est alors de préserver la productivité de l’entreprise, réévaluer ses investissements et investir dans la fonction finance pour accroître son champ d’action. D’après McKinsey, les entreprises les plus résilientes lors de précédentes crises ont su booster leur productivité, doubler la rémunération de leurs actionnaires sur 10 ans et réduire de trois fois leurs coûts opérationnels, et ce en bougeant 12 à 24 mois plus tôt que d’autres entreprises.

Dans ce contexte, renforcer les capacités de planning et d’analyse de la fonction financière est crucial. L’équipe FP&A (Financial Planning & Analysis) aura besoin d’outils collaboratifs pour échanger avec la direction financière et monitorer des indicateurs clés de performance. En période de crise, il n’est donc plus acceptable de subir de la latence dans les données et disposer de tableaux de bords décisionnels permettra de guider la prise de décision en temps réel. Une évolution qui nécessite aussi que les DAF musclent les compétences de leurs équipes, en analytique et analyse d’affaires.

Le CFO participera au nouveau planning stratégique de l’entreprise avec des initiatives pour continuer de renforcer la productivité de l’entreprise au-delà de la période de crise. Cinq grandes stratégies ont prouvé leur efficacité : l’allocation dynamique des ressources, l’approche programmatique des fusions & acquisitions, des dépenses en capital ou CAPEX élevées, des gains significatifs de productivité, et l’amélioration de la différenciation.

La digitalisation de l’entreprise pourra permettre de booster la productivité des employés, par exemple avec plus de télétravail et de collaboration. Et des initiatives numériques qui pouvaient sembler hors d’atteinte sont aujourd’hui cruciales pour assurer l’avenir de l’entreprise, comme par exemple automatiser la clôture financière ou réaliser des prévisions en temps réel. Il est de la responsabilité du CFO et de son équipe de soutenir ces projets de digitalisation et leur déploiement à l’échelle, non seulement pour la survie de l’entreprise mais aussi sa croissance future.