Etonnamment, la communication financière peut nuire à l’innovation

Forbes France s’est penché sur un récente étude de la Business School (ex Cass Business School, Londres) dédiée à la communication financière. Etonnamment, il en ressort que la communication financière peut nuire à la capacité d’innovation des entreprises. En se focalisant sur des objectifs à court terme, les entreprises auraient une capacité moindre à engager des actions d’innovation à long terme.

L’étude a été co-écrite par le Dr Arthur Kraft, maître de conférences en comptabilité. Elle examine en parallèle l’évolution des obligations de rapport financier de la Securities and Exchange Commission (SEC) et l’évolution du nombre et de la valeur des dépôts de brevets.

Ainsi en 1934 les exigences légales se limitaient à un rapport annuel, puis en 1955 un rapport semestriel, puis enfin en 1970 un rapport trimestriel. Sur une période d’étude couvrant l’ensemble du XXème siècle, les entreprises américaines ayant augmenté la fréquence de publication de leurs rapports ont connu une baisse de 1,87 brevet par an et une perte de valeur de leurs brevets de 1,76 million de dollars.

On comprend que la communication de rapports financiers est à la fois une obligation éthique et légale. Mais les obligations de rapport plus réguliers pousseraient les dirigeants à se concentrer sur la maximisation des objectifs à court terme. D’où un phénomène de myopie du dirigeant, qui ne pourrait plus viser une stratégie à long terme et pêcherait pas excès de prudence.

Sans cette vision à long terme, les investissements dans des démarche d’innovation seraient donc jugées moins prioritaires. Arthur Kraft rappelle que dans le contexte actuel de pandémie les dirigeants auraient intérêt à redécouvrir les vertus de l’innovation, certes couteuse en phase de démarrage mais indispensable au développement à long terme des entreprises.