Développer l'intelligence collective dans les professions du chiffre et du droit

Les professions du chiffre et du droit partagent de nombreux points communs et barrières organisationnelles à dépasser. Leur évolution future dépendra du développement d’une compétence clé encore sous-évaluée : l’intelligence collective. Une idée développée sous forme de tribune par Véronique Dutoit et Karine Riahi – associées de Spring Legal, avocats d’affaires et cofondatrices d’Emerize (Think tank des professions du chiffre et du droit).

L’intelligence collective désigne la capacité d’une communauté à faire converger intelligence et connaissances pour avancer vers un but commun.

Or l’organisation des professions du chiffre et du droit, et en particulier des fonctions comptables, n’est pas vraiment compatible avec l’intelligence collective. Conservatisme, fonctionnement pyramidal et hiérarchique ne favorisent pas la coopération en entreprise. Ces professions doivent encore développer leur savoir être, intelligence émotionnelle, et la relation collaborateur, client et partenaire.

Les deux auteurs citent l’exemple d’une étude menée par un chercheur du CNRS de Toulouse, publiée dans la revue Comptabilité Contrôle Audit. L’idée était de comprendre quel rôle l’expert-comptable peut jouer dans l’exploitation de l’intelligence collective par le crowdlending (prêts participatifs). L’étude fait ressortie un rapport de co-dépendance entre la plateforme de crowdlending, les porteurs de projet, la foule et les experts-comptables. Le rôle de l’expertise-comptable est appelé à évoluer avec le développement de ces plateformes collaboratives.

Les professions financières et comptables pourraient grâce à l’intelligence collective mettre en place des projets tels qu’un CRM collaboratif, une veille juridique, réglementaire et économique, ou encore une plateforme de partage des connaissances (Knowledge management).

Mais attention à ne pas sous-estimer la difficulté à mener ces projets. L’intelligence collective peut diluer les responsabilités dans l’organisation et être couteuse. Il faut un leadership affirmé pour accepter de changer les façons de faire pour aller vers plus d’intelligence collective.