BlackLine Blog

January 19, 2021

Comment valoriser les ressources humaines dans ses critères environnementaux, sociaux et de gouvernance ?

Qualité & conformité finance-comptabilité
2 Minute Read
BF

BlackLine France

Share Article

Les investissements réalisés par les entreprises pour développer leurs ressources humaines ne peuvent généralement pas être valorisés dans leurs résultats financiers. Mais développer le capital intellectuel pourrait être valorisé de manière tangible, et pas uniquement enregistré sous forme de dépenses. En particulier pour les entreprises du secteur des technologies pour qui le capital humain est l’outil de production principal.

Le développement des talents est un capital tangible

Cette théorie de la valorisation du capital humain est défendue par le professeur Marvin Weiss, retraité du New York Institute of Technology où il enseignait la comptabilité.

Il rappelle que pour mesurer ces investissements RH, les responsables financiers ont souvent recours à des méthodes comptables non conformes aux normes GAAP. Pourtant si l’on revient aux principes fondamentaux de la comptabilité, l’idée est bien de faire correspondre les revenus et les dépenses. Si une entreprise génère du capital intellectuel intangible, les normes pourraient être changées pour enregistrer le capital intellectuel comme une charge d’intrant plutôt que comme une dépense courante.

Mesurer la valeur plutôt que les coûts

Le professeur Weiss rappelle que la norme GAAP mesure actuellement les investissements réalisés pour développer les talents comme des dépenses. Car cette norme se focalise sur les coûts et non pas sur la création de valeur. Mais mesurer des charges d’intrant serait une mesure objective. Contrairement à la mesure de la création de valeur qui est subjective.

Selon lui la norme GAAP était adaptée à une vision désormais dépassée de l’économie qui se focalisait sur la maximisation des profits, par l’investissement en capital et l’augmentation de la productivité. Mais désormais le profit n’est plus le seul objectif à atteindre pour les entreprises. Il leur faut également prendre en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Mesurer la valeur dans un cadre ESG

La connaissance et les compétences sont désormais les leviers économiques des entreprises, et de plus en plus de dirigeants embrassent des principes d’investissement valorisant les critères ESG.

Or, le retour sur investissement d’une réduction d’impact carbone ou de l’amélioration de la diversité dans une entreprise n’est pas immédiat, mais il est attendu. Weiss conseille donc de s’intéresser à la croissance générée au fil du temps. Le respect des principe RSE pouvant s’avérer être un très bon investissement pour générer de futurs profits dans un contexte économique extrêmement concurrentiel.

Pour le professeur Weiss, cette valorisation comptable permettrait aussi de détecter des fraudes. Il citent l’exemple récent de Wells Fargo. En 2016, un système de fraude avait permis à des milliers de conseillers clientèle de créer 3,5 millions de comptes factices afin d’atteindre les objectifs commerciaux et de toucher des primes.

Selon lui, si les coûts de recrutement et formation des employés étaient enregistrés comme des pertes en cas de départ d’un collaborateur ou amortis comme un fond de pension, les résultats obtenus permettraient de mesurer une valeur. Cela indiquerait aussi la capacité de l’entreprise à fidéliser ou développer ses employés, une information qui n’apparait pas à l’heure actuelle dans les mesures GAAP. Dans le cas de Wells Fargo, la rotation de l’emploi ou turnover au sein de sa division commerce était de 50%, une information qui aurait pu intéresser les investisseurs.

About the Author

BF

BlackLine France